Le programme «Formation Inter-entreprise avec le secteur privé» (Fiesp) commence à porter ses fruits. Plus d’une centaine de tuteurs formés, une kyrielle de sessions de formation certifiantes dispensées, un nouveau format de formation interentreprise instauré et un projet de mise à jour des référentiels des métiers et des compétences en vue, le programme fait mouche. Lancé en 2020, «Fiesp» prend fin en 2023, mais l’aventure ne s’arrête pas là. Une deuxième phase est en cours de planification pour la période 2023-2026.
Etant un programme structurant mis en œuvre par le ministère de l’Emploi et de la formation professionnelle en partenariat avec la coopération allemande GIZ, bénéficiant à trois secteurs (textile et habillement, plasturgie et hôtellerie), Fiesp vise à améliorer l’employabilité des jeunes, à travers une mise à niveau des dispositifs de formation. Mahmoud Osman Turki, coordinateur national du Fiesp au ministère de l’Emploi, a souligné, dans une déclaration accordée à La Presse que le programme s’articule autour de trois activités stratégiques.
La première consiste à instaurer un partenariat public-privé visant à impliquer le secteur privé dans le processus de mise à niveau des dispositifs de la formation professionnelle. Pour ce faire, des unités dites «Unités d’Appui à la Formation et à l’Employabilité» ont été installées au niveau des fédérations professionnelles des trois secteurs.
Elles joueront le rôle d’une interface relais entre le secteur public et le secteur privé, veilleront à l’actualisation et l’identification des besoins des entreprises en compétences et contribueront à l’élaboration des référentiels des métiers et des compétences pour les secteurs concernés par le programme.
Un nouveau format de formation instauré
Turki a ajouté que le deuxième axe stratégique de ce programme structurant est relatif à l’identification des besoins des trois secteurs. A cet effet, des enquêtes quantitatives et qualitatives ont été réalisées auprès des industriels et des entreprises, moyennant un questionnaire préétabli pour identifier leurs besoins en recrutement ainsi que leurs feed-back par rapport aux services des dispositifs en application en termes de programme et de qualification. Le responsable a souligné que grâce à la troisième composante du programme Fiesp, un nouveau modèle de centre de formation, connu sous le nom «Centre de formation interentreprises», a été instauré. Il s’agit d’un centre de formation privée dont la particularité réside dans le fait qu’il est créé par un cluster. «Un ensemble d’entreprises s’unissent pour développer une formation qui répond à leurs besoins. On ne l’a pas fait auparavant», a-t-il affirmé. Le responsable a précisé que deux centres de ce genre ont été, récemment, inaugurés respectivement à El Alya (Bizerte) et à Sfax. Ces centres de formation en textile et habillement sont, désormais, sous la tutelle du ministère de l’Emploi mais obéissent au cahier des charges relatif à la création des structures privées de formation professionnelle.
Des actions engagées dans l’immédiat
Par ailleurs, Turki a ajouté que dans l’attente des résultats des enquêtes qui seront révélés vers la fin de ce mois, le ministère a déjà engagé plusieurs actions et initiatives pour prêter main-forte aux entreprises, signalant un déficit de compétences. «On est allé négocier avec les entreprises à travers les fédérations professionnelles, la Ftth, la FTH et la Chambre syndicale des producteurs de plastique, pour identifier les spécialités demandées. Ensuite, on a lancé un nouveau processus, ce qu’on appelle des formations de courte durée allant de 1 jusqu’à 3 mois, sanctionné par un stage au sein de l’entreprise», a-t-il précisé.
Et d’indiquer : «Trois spécialités ont été identifiées dans le secteur de l’hôtellerie et on a entamé la première phase de ces formations de courte durée dans les régions du Grand-Tunis, Nabeul et Sousse.
Plus de 20.000 candidats ont postulé à cette formation, lors de la phase pilote. Ce qui montre bien l’attrait des jeunes pour ce genre de formation de courte durée. Actuellement, on est dans la phase 2, qui a été lancée pour les régions de Monastir, Mahdia, Tozeur et Djerba». Plus d’une quarantaine d’entreprises opérant dans le secteur de l’hôtellerie ont été invitées, par la suite, pour une mise en relation avec les apprenants candidats. Le responsable a, en outre, fait savoir que, dans le cadre du programme Fiesp, plus de 120 tuteurs ont été formés, plusieurs centres de formation professionnelle ont été accompagnés et équipés d’ateliers. Aussi, les apprenants ont pu bénéficier de formation en «soft skills».